Nouvelle venue [PV : Sora & Ether']

Elle ouvrit les yeux. Une lueur violente vint lui agresser le regard, la forçant à refermer les yeux. Elle les rouvrit cependant, lentement. Que c’était il donc passé ? Elle regardait vaguement autour d’elle avant de se rendre compte qu’elle était assise sur une surface froide et lisse. Des barreaux l’entouraient. Non… Elle se trouvait à l’animalerie ? Nalyssia tenta alors de se souvenir de ce qui c’était passé avant qu’elle se réveille…

¤ La nuit, encore une fois. Le ciel était comme voilé d’un drap bleu, si foncé qu’il paraissait noir ; vous enfonçant dans les ténèbres de la nuit, vous laissant seul, désespérément seul face à ce démon calme, mais qui ne tarderait pas à se montrer déchainé. Seul un disque clair, presque blanc haut dans le ciel éclairait un temps soit peu les objets et les êtres sur le sol de cette planète. Quelques aspérités étaient visible à la surface de ce même disque, formant de petites tâches dorés, mais cela ne changeait rien au fait que la seul lueur était celle de la lune. Celle-ci donnait un vague reflet argenté, transformant des choses en plein jours très rassurantes, en des monstres assoiffés de sang et de chairs humaines. Le sol, en cette endroit retiré de toute civilisation, était vide, aussi vide que l’aurait pu être un désert. Il n’y avait qu’une sorte de blé à perte de vue, recouvrant toute la surface plane et sans fin. Un arbre était planté dans un endroit de la plantation, se dressant fièrement du haut de son tronc, étant sur de ne pas tomber grâce aux énormes racines qui le tenaient enracinées dans le sol.

Alors que quelques grillons entamaient leurs chants de minuit, les brins de blé parurent bouger en un endroit. Une neko était allongée par terre, sur le dos, fixant d’un regard perdu cet océan d’étoiles. Que faisait-elle ? Mais elle rêvait pardi ! Qui n’aurait pas voulu, en se retrouvant dans ce même lieu, rester quelques secondes à contempler ce magnifique spectacle ? Je vous le demande ! Depuis que Kaelis l’avait recueillie, elle avait eu l’habitude de profiter des choses simples ainsi que des petits bonheurs de la vie : admirer ces points lumineux en faisait parti… Elle ne les regardait pas seulement, pour elle c’était beaucoup qu’un simple regard lancer vers le ciel. C’était… comme magique. En même temps que son regard se perdait parmi les étoiles, ses pensées se mettaient à vagabonder sur un fleuve imaginaire, se laissant emportées par le courant tranquille et reposant.

Nalyssia releva son buste, avant de se lever avec grâce. Elle s’étira de manière féline et releva la tête un bref instant, comme pour salué la voie lactée, la remerciant. Elle regarda autour d’elle, son regard de fauve parcourant la ligne d’horizon, la balayant. Mais il n’y avait rien, absolument rien. Seulement elle, cet arbre, le blé et la lune. Deux collines s’étendaient derrière elle, cachant surement la ville qui devait se trouver à une cinquantaine de kilomètre voir plus de l’endroit où elle se trouvait à présent. Alors qu’elle allait reprendre sa route, elle pensa un instant à Kaelis. Il avait été tellement gentil avec elle et, le seul remerciement qu’elle avait pu lui faire s’était de partir. Elle réalisa qu’elle ne lui avait jamais dit merci, elle l’avait pensé et le pensait encore, mais jamais ce simple mot n’avait franchis le bord de ses lèvres. Elle baissa la tête, honteuse d’elle-même et de ces réactions si enfantine. Elle ne grandirait jamais. Elle avait cru grandir, mais ce n’avait été qu’une pure illusion…

Un léger bruit, à peine audible retentit. Une oreille humaine n’aurait pas pu détecter un son si léger, mais des oreilles de félin : si ! Alors que ses yeux venait de s’embuée, Nalyssia se retourna. L’expression qu’affichait son visage trahissait son inquiétude, mais surtout sa surprise. Elle venait d’entendre un froissement, soit s’était celui du blé ou soit c’était celui d’un vêtement. Dans tous les cas, quelque chose se dirigeait dans sa direction, vers elle. Le même frottement se répéta, mais de l’autre côté. Elle se retourna… mais il n’y avait toujours personne. Alors qu’elle scrutait l’obscurité, elle sentit comme un regard posé sur elle, comme quelqu’un qui vous épie, qui vous guette, attendant que vous sortez de votre tanière pour vous égorgez. Elle se retourna encore une fois. Deux hommes venaient d’apparaître en haut de la colline, et il descendait cette petite pente très vite. En même temps, derrière la neko, un autre homme arrivait lui aussi. Elle n’avait pas besoin de leur parler pour savoir qui ils étaient, et encore moins pour savoir pourquoi ils étaient venus. Le regard de la jeune féline changea un instant, son visage afficha un air crispée et aux aguets. Le moindre geste mal placé pourrait lui être fatale.

Le premier homme apparut en haut du monticule de terre était surement le chef de cette petite bande. Il avait l’air assez autoritaire, mais Nalyssia se doutait que sa musculature et son air plus qu’antipathique devait beaucoup aidé. Il portait un tee-shirt moulant avec un bandana aux couleurs militaires attachés à son biceps gauche, recouvrant à moitié un tatouage. Il portait également un pantalon militaire, assez ample et resserré dès les mollets car recouvert d’une paire de botte noire. Le second, juste à côté du chef, semblait être un parfait mouton, le bon petit chien qui suit toujours le plus fort. Ce dernier portait aussi une tenue aux couleurs militaires. Le dernier, à droite de Nalyssia, semblait plus glauque et plus expérimenté. Il était entièrement habillé en noir : bottes noirs, pantalon noir, tee-shirt noir, gants noirs. Plusieurs lames d’armes différentes scintillaient au rythme de ses pas, en fonction du rayonnement lunaire. La neko savait ce qu’elle avait à faire, elle le savait trop bien. Mais en était elle obligé ? Elle avait eu tant de remords. Elle courait un grand risque si…

Elle n’eu pas le temps de pensée davantage. Alors que l’être mi-humaine mi-chat se disait qu’elle n’avait pas la force de lutter, elle sentit quelque chose au plus profond d’elle, une sensation indescriptible, une sensation qu’elle connaissait bien mais qu’elle n’avait pas ressentit depuis des années. Elle eu un haut le cœur et faillit vomir tant la sensation était désagréable. Elle se battait intérieurement, un combat rude. Les hommes, arrivés autour de la neko, s’étaient arrêtés. La vue de la neko devint soudainement floue, elle se mit à trembler. Nan, il ne fallait pas, surtout pas, cela ne devait pas recommencer, même si elle devait en payer le prix. Elle sentait son souffle, le souffle de l’Autre. Rien que cela lui donnait des frissons, elle savait pertinemment de quoi elle était capable. La douleur au niveau du cœur devint plus violente et elle tomba à genoux, la tête penchée en avant, les mains recouvrant son visage caché par un rideau de cheveux. Ses tremblements redoublèrent alors qu’elle essayait de résister. Un cri déchira l’air et puis le calme… Elle n’avait plus la force de lutter, plus aucunes… forces…

Les tremblements de la jeune neko s’arrêtèrent. Les hommes, qui jusqu’à présent n’avaient pas réagis et c’étaient contentés de regardé avec un larges sourire la scène, se disant que cette bestiole à moitié humaine méritait son sort, furent surpris. Ils échangèrent un regard. Le plus assurés, le chef, se mit à parler d’un ton dédaigneux :

« Alors chaton, tu nous fais ta crise ? »

Le silence seul répondit à ces paroles. Nalyssia venait de se terrer au fond d’elle-même, laissant l’Autre devant ces hommes. Elle n’avait pas voulu mais elle ne pouvait plus lutter : le voyage entreprit la veille l’avait trop épuisée. Nalyssia –ou plutôt l’Autre dans Nalyssia- se mit à bouger, posant un de ces bras sur le sol, puis l’autre, avant de se relever. Son visage était toujours caché par ses cheveux châtain. Le chef de la bande afficha un sourire sadique avant de dire :

« Ba alors, on ne répond pas ? Tu veux vraiment mourir plus vite toi. De toute manière, toi et les autres de ton espèce, vous êtes tous des pourritures. »

Content de lui, il se mit à ricaner. Nalyssia releva la tête soudainement, ses cheveux bougeant avec ce geste, laissant voir deux pupilles rouges, aussi rouges que le sang frais d’une victime fraichement égorgée. L’homme derrière le chef fut le seul à remarqué ce détail. Le regard de Nalyssia balaya la scène, passant sur chaque détail, avant de se poser sur le chef. Un sourire machaviélique illumina le visage de la neko :

« C’est toi l’ordure ! La prochaine fois que tu m’insultes, tu vas le regretter, humain. »

Sa voix était plus grave que d’habitude, ce n’était vraiment plus elle : l’Autre était vraiment là… Le chef, dans un mouvement de rage, sortit un couteau avant de foncer vers la neko. Celle-ci ne se déplaça pas d’un poil. La seule chose qu’elle fit fut de lever sa main droite et d’attraper fermement le bras de l’humain. Celui-ci s’arrêta sur le champ. La douleur devait lui traverser le bras de part en part. L’homme était consternée qu’une fille, qui plus est une neko parvienne à le stopper nette. Nalyssia, d’un geste sec le repoussa avec un net sourire. Le deuxième homme fonça alors lui aussi vers elle, sortant également un couteau. La neko fit un pas de côté avant de saisir le bras de l’humain et d’un geste simple et calculer, le tordre. Un craquement s’entendit, suivit des cris de l’homme. Le chef revenait attaqué au même moment. Nalyssia évita le coup qui réussit tout de même a lui faire une ligne sur le biceps gauche. Le sang commençait à coulé lentement mais peut lui importait : la vision du sang n’effrayait pas du tout l’autre, bien au contraire. Elle courut vers l’homme avant de lui enfoncer ses griffes dans le cou. L’homme en noir arrivait en courant vers Nalyssia, un sabre dans les mains. La lame fine entailla deux nouvelles blessures.

Alors que Nalyssia et cet homme luttait, le dernier encore en vie appelait des renforts. Au moment même où la main de Nalyssia s’enfonçait dans la poitrine de l’homme en noir, de nouvelles ombres se profilaient en haut des deux collines. La neko ressortit sa main de la poitrine du cadavre avant de lécher le sang qui recouvrait sa main droite. Les autres militaires descendirent la colline et encerclait ensuite Nalyssia, qui parcourut d’un regard circulaire toutes ces victimes qui s’offraient à elle. Sans plus attendre, deux hommes se dirigèrent vers elle, comme ceux d’avant, ils furent tués proprement et simplement. Plusieurs autres kamikazes s’avancèrent vers Nalyssia, se jetant en même temps dans les bras de la mort.

Au moment où Nalyssia avait une seconde fois enfoncé ces ongles au plus profond de la chair d’un des humains. Cinq autres arrivèrent. Elle sentit ses bras retenus. Alors qu’elle se débattait, folle de rage, l’un deux vin se poster devant elle. Les cinq hommes la tenait fermement et elle avait beau gesticulés en tous sens, elle ne parvenait pas se dégager de cette étreinte. Cependant, elle continuait toujours, se doutant de ce qui allait se passer si elle ne gagnait pas. L’homme posté en face d’elle lui assena une gifle. Impuissante, elle ne fit que lui renvoyée un regard qui sembla tout de même lui glacer un instant le sang. Il ne se laissa pas pour autant intimidé. Nalyssia reçu ensuite une succession de coup, autant dans les côtés que sur le visage, tandis que les autres hommes rigolaient se moquaient. Un bruit de véhicule se rapprocha. Quelques minutes plus tard, elle sentit un contact froid sur sa nuque, avant que quelque chose de fin se s’enfonce dans sa chair.

* Non, pas… ça… *

Elle n’eu pas le temps de penser autre chose qu’elle s’évanouit. ¤

Voila. Voila ce qui s’était passé. Elle avait tuée, l’Autre était revenue plus forte et plus déterminée que jamais. Les yeux de Nalyssia s’embuèrent de larmes qu’elle n’arriva pas à refouler alors qu’elle se recroquevillait au bout de sa cage. Elle l’avait fait, elle l’avait laissé prendre le contrôle et elle avait tué. Elle devrait supporter d’autres morts sur la conscience, encore une fois. Alors qu’elle se lamentait sur elle-même, elle ressentit une douleur violente aux côtes. Elle ferma les yeux, se crispant par la même occasion. Elle se mordit la lèvre inférieure pour essayer d’oublier la douleur dans ces côtés. Elle se risqua un regard. Ses vêtements étaient en lambeaux, tachées de sang, couvert de terre et de boue. Nalyssia leva une main tremblante vers son visage. Elle en eu à peine touché la surface qu’elle retira sa main. Le sang n’avait pas encore séché ce qui n’était pas pour la rassurer.

Un bruit métallique un peu plus loin la fit sursauter. Le gérant de l’animalerie venait de passer, jetant le plat du jour à la neko. Ce n’était pas le grand restaurant ici. Elle regarda de loin la substance dans la gamelle lancée. Cela semblait liquide, bien que assez pâteux. Nalyssia détourna le regard, dégoutée. Elle soupira, s’appuyant contre les barreaux de la cage avant de fermer les yeux. Trop fatiguée, elle s’endormit, dormant d’un sommeil agité…

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